LES 102 ANS DE LA FIN DE LA BATAILLE DE VERDUN
Décembre 1916.
« J’ai retrouvĂ© mon sac et toutes mes affaires, ici il fait très beau, mais très froid, il gèle Ă 4 ou 5 au-dessous de zĂ©ro, toutes les nuits. Ce n’est pas Ă beaucoup près la tempĂ©rature de Paris. J’espère bien obtenir pour janvier une petite permission exceptionnelle, ainsi que je t’en ai parlĂ©. […]
Le temps est abominable, non seulement il fait froid, mais la neige tombe abondamment. C’est un temps affreux, le 129e monte tantĂ´t aux Eparges, pour 8 jours, je plains tous les pauvres gars. J’ai eu ce matin la visite de l’aumĂ´nier divisionnaire, qui voudrait pour dimanche prochain, une messe particulièrement ronflante, je ne sais en l’honneur de quelle fĂŞte. Nous ferons ce que nous pourrons pour lui faire plaisir. […]
Il est cette annĂ©e très difficile, mĂŞme aux officiers de la division d’avoir du chauffage en quantitĂ© suffisante, et tu penses si dans ces conditions on pense Ă nous ! Heureusement que depuis des annĂ©es nous nous sommes peu Ă peu dĂ©shabituĂ©s du feu. Nous nous chauffons de temps Ă autre au poste de secours, avec de vieilles planches, une vieille poutre, enfin toutes choses que nous arrachons de maisons plus ou moins en ruine. Ah ! nous n’arrangeons pas le pays ! Et c’est fatal. […]
Je ne parle pas Ă mots plus dĂ©couverts, car on ouvre beaucoup les lettres en ce moment, ce qui pour nous n’est pas intĂ©ressant. […] Depuis hier soir le canon tonne effroyablement, non seulement sur Verdun, mais aussi en gĂ©nĂ©ral sur tout notre front. Les Boches auraient-ils des vellĂ©itĂ©s d’attaque, nous n’en savons encore rien.
Lucien Durosoir.