« Après deux violentes attaques que nous avions repoussées, mais avec beaucoup de pertes, je retrouve non loin d’où je l’avais laissé mon cher camarade Sagnal. Le mica de son masque à gaz était percé, il était privé de connaissance. Je m’empressais de le lui changer, car les Boches continuent par obus l’envoi de gaz. Sagnal retrouve l’esprit, il arrache son masque et me dit : « Mon vieux Théo, je suis fait », et au même moment, il est repris d’un violent vomissement; le sang lui sort par les oreilles, le nez et à pleine bouche, l’horrible agonie ! Il me disait qu’il souffrait trop, de lui donner une grenade pour se faire sauter. Je pleurais comme un enfant et je m’efforçais de le consoler. Le délire le prit et il se croyait près de sa fiancée et de ses parents. »
🇨🇵 André POINARD.