Pour beaucoup de ces blessés, les stigmates des combats deviennent, non pas une preuve de bravoure, mais une humiliation permanente. La chirurgie réparatrice et les greffes ne redessinent que grossièrement les traits du visage. Le regard de l’autre constitue une nouvelle souffrance, une autre blessure qui ne saurait guérir. Certaines gueules cassées refusent tout « camouflage », préférant vivre avec leurs imperfections, comptant sur l’habitude pour adoucir le calvaire.