Des aliments peu périssables, faciles à transporter, s’inscrivent de façon récurrente aux menus sans surprise, généralement plus riches en quantité qu’en qualité. Parmi les grands classiques se retrouve le mémorable corned-beef, qui devient ce « singe », parfois providentiel, souvent honni…, et les sardines en boîtes, en bonne place dans la ration de réserve des « jours sans », la soupe, le pain, les pommes de terre, les haricots, le riz, et les râgouts, ou « rata ». De temps en temps, il y a du lard et des saucisses, et, pour finir en beauté, des biscuits secs et du chocolat !
Le quart en métal du poilu est, selon le règlement, exclusivement réservé à l’eau et au café. Le vin et l’eau-de-vie les rejoignent pourtant, d’abord au moment des fêtes, puis plus assidûment pour supporter les tranchées. À la fin de l’année 1914, les soldats reçoivent chaque jour un quart de litre de vin, puis deux, dont un payant, réglé avec la solde. En janvier 1916, le Parlement français octroie gratuitement ce demi-litre à tous les soldats. Cette mesure fait un tabac sur le front… À partir du mois de janvier 1918, la ration quotidienne de « pinard » atteint trois-quarts de litre, le demi est gratuit, le dernier quart payant…