La Première Guerre mondiale a crée une catégorie de blessés d’un nouveau genre : les gueules cassées. On estime qu’il y a eu dans le camp français entre 10 et 15 000 hommes qui ont eu la mâchoire ou le menton emporté par un éclat d’obus et à qui, par la chirurgie, on a tenté de redonner une forme humaine… au moyen de greffe ou par l’apport de prothèses. À ces gueules cassées s’ajoutent les culs-de-jatte, les manchots, les aveugles qui, une fois l’heure de paix arrivée, éprouveront bien des difficultés à se réinsérer dans la société, à reprendre une vie normale en dépit d’une pension d’invalidité qui leur sera attribué en 1919 par la loi Lugol.