Dans l’église la tragédie touche à sa fin; les Allemands ont entr’ouvert les portes, ils tirent, au hasard, dans la fumée, ils tirent sans relâche, sans répit, jusqu’à l’épuisement de leurs munitions. Et puis ils s’en vont. Un grand silence… Mortes ou agonisantes, les victimes affolées de tout à l’heure ? De combien de cadavres doit être jonché le sol de cette nef, ce matin, encore si nette et parfumée d’encens ? Il faut faire disparaître ces témoins de la civilisation nazie : les soldats reviennent; entasser pêle-mêle les bancs et les chaises en un monstrueux bûcher, y mettre le feu, tout cela ne demande qu’un instant. Dans le ciel clair de cette fin d’après-midi, s’élève une immense colonne de fumée et de flammes : l’église d’Oradour brûle…