Le lendemain, pour rĂ©pondre aux exigences allemandes qui prĂ©voyaient l’arrestation de 22 000 Juifs, RenĂ© Bousquet, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă la police nationale, avec l’accord de Pierre Laval et du marĂ©chal PĂ©tain, met au service des Allemands les forces du prĂ©fet de police AmĂ©dĂ©e Bussière et du directeur de la police municipale, Emile Hennequin : 1 372 Ă©quipes de gardiens de la paix, renforcĂ©es de 1 916 policiers sont mobilisĂ©s dans les arrondissements de l’est parisien. Les Ă©lèves des Ă©coles de police renforcent les inspecteurs civil et les agents en uniforme, Ă©paulĂ©s par des militants des partis collaborationnistes.
Ă€ 4 heures du matin, l’opĂ©ration « Vent printanier » commence. Ainsi, le 16 juillet, c’est au moins 7 000 fonctionnaires d’autoritĂ© qui semblent avoir Ă©tĂ© opĂ©rationnels. 50 autobus de la CTRP, la Compagnie des transports en commun de la rĂ©gion parisienne, et 10 autocars aux vitres fermĂ©es ont Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ©s avec leur personnel.
Les consignes d’arrestation sont strictes : ne pas discuter, emmener les enfants, mĂŞme de nationalitĂ© française, qui pourront ĂŞtre Ă©ventuellement relâchĂ©s dans les « centres de tri ». La rafle dure jusqu’au 17 juillet Ă 17 heures. En deux jours, 12 884 Juifs ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s : 3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants. La plupart d’entre eux l’ont Ă©tĂ© Ă leur domicile, sur la base du fichier Ă©laborĂ© par AndrĂ© Tulard, le sous-directeur de la direction des Ă©trangers et des affaires juives Ă la PrĂ©fecture de police.
Cependant, de nombreuses personnes, prĂ©venues par la rumeur, par des militants d’organisation juives, voire par les policiers contrevenant aux consignes, avaient rĂ©ussi Ă quitter leur appartements Ă temps et n’ont pas Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s. Que les enfants furent aussi, eux aussi, inquiĂ©tĂ©s, n’Ă©tait pas une exigence allemande. Ce sont les autoritĂ©s françaises, qui pour pallier le faible rĂ©sultat de la rafle, dĂ©cidèrent de les inclure…
